Pourquoi « Arrival » devrait gagner l’Oscar du meilleur film mais ça n’arrivera pas.

J’ai vu tous les films en lice pour l’Oscar dans la catégorie du meilleur film. Trois en sont sortis de l’ordinaire : « Arrival », « La La Land » et « Manchester by the Sea ».Trois films dans des registres très différents qui font vivre à celui ou celle qui les regarde des émotions fortes.

« Manchester by the Sea » touche surtout par la puissance des états d’âmes qu’il dévoile. L’histoire est tellement tragique que personne ne peut sortir du cinéma sans se sentir carrément vidé par tout ce que les personnages vivent. Le jeu de Casey Affleck apporte à ce film sa particularité : cette sensation de vide, de lourdeur, ce sentiment d’impuissance devant la plus horrible des fatalités. Si Casey Affleck ne gagne pas l’Oscar pour le meilleur acteur en rôle principale ce sera une grande injustice.

La La Land… Un film qui se veut (et qui l’est) – d’ailleurs, plusieurs l’ont déjà dit- une ode au cinéma. C’est le cinéma qui parle du cinéma, une très réussite mise en abyme. Le film est d’une beauté claire mais assez limpide quant à ce que veut proposer comme message. On comprend l’enjeu assez rapidement: to tell the story or to live it? This is the question! Et si on décide de raconter l’histoire, eh bien, il faudra payer le prix et sacrifier ce qu’il faut pour que le Dieu du 7ème Art soit satisfait! Et avec lui, nous, les spectateurs, seront également satisfaits, car le sacrifice est fait aussi pour nous, pour que nous puissions nous abreuvoir à cette source inépuisable qui est l’art, La La Land…
Toutefois, ce n’est pas un film que je verrais une deuxième fois. Mais j’écouterai sa musique plus qu’une fois, cela sans aucun doute! Il reste que La La Land conquiert par sa beauté, par toutes les références au cinéma et à son histoire, ce qui apporte à ce film une touche raffinée de nostalgie. Et que dire du baiser le plus romantique qu’on ait pu voir sur grand écran depuis « Cinéma Paradiso! »

Avant de parler de « Arrival »… Ce qui différencie un grand film d’un film ordinaire (car un très bon film peut être ordinaire) c’est sa capacité de nous provoquer encore… et encore… et encore. Un film qu’on peut regarder une deuxième fois, même une troisième, une quatrième fois et qu’à chaque visionnement il permet de découvrir une autre couche, d’explorer un autre aspect, de se poser de nouvelles questions…
C’est pour cela que, malgré le fait que « Manchester by the Sea » et « La La Land » sont de très bons films, des films que j’ai énormément aimés, je ne les qualifierais pas comme étant de grands films.
De façon générale, les grands films ne se retrouvent pas dans la liste des Oscar : les films de Tarcovsky, Bergmann, Roy Andersson ce sont des oeuvres d’art qui forment une catégorie à part. Ils nous transportent vers le transcendantal. J’inclurais dans cette catégorie aussi « One flew over a coucou’s nest » de Milos Forman, « Mulholland Drive » de David Lynch et « A separation » d’Asghar Farhadi . Des films qu’on peut revoir encore et encore et chaque fois on est surpris, on découvre quelque chose de nouveau, on réinterprète une réplique, une scène, un détail d’une façon différente, ce qui nous amène à saisir d’autres significations.

Pour toutes ces raisons, « Arrival » de Danny Villeneuve est un film qui pourrait rester dans l’histoire du cinéma comme un grand film. Je l’ai vu deux fois. La première ce fût un émerveillement dû à l’histoire qui y est racontée. Grâce à mon court passé de linguiste, j’ai évidemment pleuré lorsque Dre. Louise Banks réussit à trouver la clé pour communiquer avec ces êtres venus d’ailleurs. Comme disait une connaissance : « Linguistics is so beautiful! » . Well, I cannot agree more. Mais au-delà de l’histoire, “Arrival” propose des réflexions tellement complexes! Et c’est dans ce large éventail de perceptions qui peuvent emmener à autant d’interprétations que nous retrouvons la particularité de ce film, ce qui le rend si diffèrent et ce qui le propulse vers un autre niveau, vers Tarcovski, vers Bergman, vers les grands.
« Arrival », un grand film qui ne gagnera pas l’Oscar du meilleur film le 26 février prochain. Il est trop maniéré dans sa façon de nous faire vivre des émotions et trop subtil quant à ce qu’il propose comme thèmes de réflexions et les membres de l’Académie semblent aimer plutôt la limpidité des idées et la force brute des traumas.

D’ailleurs, ce constat m’amène à parler de deux films en lice pour le prix du meilleur film en langue étrangère. J’en ai vu deux et les deux sont exceptionnels. « The Salesman » d’Asgahr Farhadi et « Toni Erdmann » de Maren Ade.
J’ai été enthousiasmée après avoir vu « Toni Erdmann ». Il a le mérite d’être original dans ces temps où il est très difficile de proposer quelque chose de nouveau au cinéma, car presque tout a été dit et ça, de toutes les façons possibles. Mais … « Toni Erdmann » réussit à nous surprendre surtout dans la manière de dire, un peu trop longue peut-être au goût de certains, car le message on le comprend asses rapidement. Mais le charme de ce film réside dans la surprise : des scènes absurdes et grotesques qui se mêlent à un fond réaliste très… propre. Est-ce que je le reverrais? Peut-être pas, puisqu’il m’a livré le message et la surprise ne serait plus là.

Est-ce que je reverrai « The Salesman » ? Certainement. Ce film parle tellement par des non-dits, les personnages sont si complexes par ce qu’ils vivent et surtout par ce qu’ils suggèrent que l’introspection peut se poursuivre longtemps grâce aux questions qu’il nous fait nous poser. La force de Farhadi est qu’il nous propose toujours des personnages auxquels nous pouvions nous identifier. Tout est loin d’être simple dans ce qu’il raconte, autant au niveau des situations que des personnages. Et il nous est toujours très difficile de juger, de trancher dans les films de Farhadi. On se sent vite exposé, on se dit vite : « Je pourrais être celui-là, ou celle-là, même si je déteste ce qu’il/elle a fait…je pourrais en fait réagir de la même manière, je pourrais décider de la même façon, même si je ne l’aurais jamais cru ». Une force tranquille ce film de Farhadi, comme une rivière, mais oh combien puissante! Il devrait gagner l’Oscar du meilleur film en langue étrangère, mais ce sera « Toni Erdmann » cette fois-ci!

Comme dans le cas de « Arrival », « The Salesman » sera battu par la limpidité et la force brute.

Nostalgia punctului pierdut

Exista un punct, unul anume, un moment, extrem de scurt, in care poti (inca) sa alegi. Te uiti intr-o parte, apoi in cealalta, si apoi te hotarasti sa o iei intr-o directie. Poti alege sa zbori, cu riscul de a sfirsi cu un glonte in cap. Poti alege sa zbori, stiind, asumind, ca pentru asta e musai sa te desprinzi de tot ceea ce te impiedica sa(tzi) pui intrebarile esentiale. Iar tinerii trebuie lasati sa zboare, chiar daca vor sfirsi cu un glonte in cap. Pentru ca alegerea este posibila doar cind esti … so young.

Cam asa ar putea fi rezumat, scolareste, Zabriskie Point, filmul lui Antonioni.

Filmul a fost realizat in State, in anii 60, cind contracultura era in floare, ceea ce explica, desigur, viziunea ”gauchista” destul de iritanta dealtfel pentru oricine a vietuit in comunism, si nu numai ( ma si mir dealtfel cum de americanii nu l-au cenzurat). Spre deosebire de Blow-Up, realizat tot in State patru ani mai devreme, ”Zabriskie Point” a fost un esec, din ambele puncte de vedere, critic si comercial.

Dar…dar… un mare DAR…ii acord un ENORM, URIAS 10 pentru cinematografie. Fiecare cadru aproape este o fotografie, un tablou. Mi-l imaginez pe Antonioni petrecind nesfirsite ore in muzee…Si apoi, muzica, absolut minunata, de la Pink Floyd si Roling Stone la Orbison. Si simbolistica locului, Zabriskie Point, in Death Valley, unde cei doi se gasesc si se iubesc, acolo, in punctul cel mai fierbinte, in valea (aparent) moarta…Si felul in care se cauta si se gasesc, el undeva sus, ea, desigur, jos, m-a facut sa ma gindesc la versurile lui Nichita:

Doua cântece diferite, lovindu-se amestecindu-se,
doua culori ce nu s-au văzut niciodata,
una foarte de jos, intoarsa spre pământ,
una foarte de sus, aproape rupta
în infrigurata, neasemuita lupta
a minunii ca esti, a-ntimplarii ca sunt.

Iar in final, estetica exploziei, simbolul revolutiei istorice, cea care distruge ordinea, si pune haosul in loc…Dar, din punct de vedere artistic, haosul e mai bogat in nuantze/perspective decat ordinea sterila…Ca si tineretzea… care e intrinsec o revolutzie.

Si desigur, cadrul final, un apus de soare absolut sublim, stupefiant, in tonuri de orange si rosu, ce se transforma pe nesimtite intr-un tablou impresionist. Si piesa lui Orbison, So young, in fundal, ca sa puncteze totul cu o lacrima nostalgica in coltul ochiului (vorbesc pentru cei care nu mai au 20…).

Suficient cit sa-ti spui, cu satisfactia aproape imbecila a celui ce a sesizat, pentru o clipa, ideea: “E dat dracu’ Antonioni asta, domn’le!”

Biutiful

Greu de crezut ca “Biutiful” a fost turnat in intregime in Barcelona. Greu de crezut, mai ales dupa ce in « Vicky, Cristina, Barcelona », Woody Allen nu uita nimic din emblematicul acestui oras , nu rateaza nici un , sa-i zicem, « cliché » in tentativa – foarte reusita – de a evoca tot ce face farmecul Barcelonei asa cum exista in imaginarul colectiv. Nici urma, in “Biutiful”, de charmantul seducator si cu atit mai putin de imaginile atit de evocatoare ale unei frumuseti arhitecturale care, o stim cu totii, au facut faima Barcelonei. Nici urma de Gaudi in filmul lui Inarritu. Nici urma de vestitele frumuseti ale acestui oras de legenda. Catedrala lui Gaudi se zareste o singura data, ca prin ceata, in tonuri de gris, intr-o imagine contorsionata, schingiuita, torturata parca. In schimb, timp de mai bine de doua ore, ni se arunca in fata, noua, potentialilor turisti, tot ceea ce nu se vede din autocar : strazile murdare, locuintele insalubre, vietile mizere carora le este interzis Frumosul pe care acest oras il incarneaza. Si totusi…poate ca « biutiful » este o alta forma a acelui « beautiful » stiut de noi toti.

Imi doresc cu ardoare sa vizitez Barcelona. Stiu insa, fara nici o umbra de indoiala, ca nu voi putea privi catedrala lui Gaudi la fel cum as fi privit-o daca nu as fi vazut acest film. Daca nu as fi vazut…Biutiful.

Barney’s version

Extraordinar filmul semnat Richard J. Lewis, dupa romanul cu acelasi nume de Mordecai Richler, autor montrealez. Povestea unei vieti ce in curind va fi pierduta in negura neuronilor atrofiati: versiunea celui care uita. Versiunea lui Barney trebuie spusa, pentru simplul fapt ca doar el o stie asa cum a fost, cu reusitele, dezamagirile, bucuriile, nebuniile ori greselile ei…Si mai ales cu IUBIREA ei…Trebuie spusa pentru ca, in curind, nimic nu va mai supravietui memoriei bolnave, pina la disparitia totala in noaptea uitarii. Povestea trebuie spusa caci o viata uitata este o viata pierduta, si nimic nu este mai trist decit asta. Nici macar moartea.

Paul Giamatti (deja foarte bun in Sideways), este absolut DE-LI-CIOS!!! Iar Dustin Hoffman, GENIAL! In plus, senzatia de a vedea catedrala Reine-Marie din Montreal intr-o secventa din film si de a o re-vedea in realitate dupa citeva minute este absolut fantastica!!!( O mare parte din film a fost turnat in Montreal! Imaginile sint sublime!)

Ora de povesti

“Amintiri din epoca de aur” (“Tales from the Golden Age” ) este un potpourri de 5 filme de scurt metraj care evoca, cum bine spune titlul, epoca binecunoscuta de noi toti. Fiecare din cele cinci scurtmetraje prezinta o legenda urbana din vremea comunismului. Filmul a fost prezentat la Canne in 2009, la sectiunea « Un certain regard » si, ca si alte filme ale noului val, a facut o impresie puternica.

L-am vazut de curind, intr-un centru de cinema unde, in cea mai mare parte a timpului sint difuzate filme americane de duzina. Cum insa « Tales from the Golden Age » nu a trecut deloc neobservat la ultimul « Festival Nouveau Cinéma » care are loc in fiecare an in Montreal, a fost cumparat si difuzat la scara mai larga in America de Nord. Filmul a avut o audienta impresionanta la festival, o buna parte din public fiind romani emigrati (ii recunosti dupa risete: numai noi putem ride la anumite replici ori situatii, caci numai noi STIM). In ceea ce priveste insa difuzarea filmului la scara larga nu pot spune ca difuzorii au facut o afacere buna. Si e de inteles, caci Monsieur/Madame “Tout le monde” nici nu are habar in general unde e Romania.
Asa se face deci ca in sala eram doar noi si inca o pereche. Oameni in virsta, asezati,seriosi, ne intrebam daca or fi romani. Raspunsul a venit imediat dupa primele replici din film: nici o reactie din partea cuplului respectiv, risete copioase din partea noastra. Ne-am privit, concluzia era clara: nu, nu sint romani. Confirmarea a venit dupa primele doua scurt metraje: cei doi au parasit finalmente sala, probabil pentru ca ceea ce vedeau si auzeau nu le spunea mare lucru si foarte probabil si din cauza risetelor noastre. Trebuie sa fac « mea culpa » : am fost niste spectatori galagiosi. Ne-am amuzat copios, am fost realmente gurmanzi, savurind absurdul situatiilor pina la ultima farimitura, caci cele cinci “legende” au de toate: de la un un porc gazat intr-un apartament si pionieri recitind peltic poezii de slava pina la colege de scoala cucerite cu un sandwich cu salam de Sibiu si “tovarasi” de la partid, unul mai abrutizat decit celalalt…

Dincolo de replicile suculente, Mungiu (care semneaza toate cele 5 scenarii) a gasit inca o data metafora perfecta a comunismului: caruselul de bilci, numit popular si « lanturi », care se invirte in nestire, si care nu mai poate fi oprit , pentru ca pur si simplu nu e nimeni sa-l opreasca. Pentru ca singurul care stie (si, eventual, poate) sa opreasca masinaria e si el acolo sus, invirtindu-se impreuna cu ceillati, pentru ca « asa a zis, ca trebuie sa urcam TOTZI »…

Si TOTZI am urcat, noroc ca spre dimineata s-a terminat benzina…si caruselul s-a oprit. A ramas insa greata. Si durerea de cap.

Parenthood

Nu stiu care ar fi traducerea cit mai fidela a cuvintului englez « parenthood ». In romana exista traducere pentru « motherhood » (maternitate) si pentru « fatherhood » (paternitate), insa nu si pentru « parenthood », al carui sens le inglobeaza pe amindoua. In engleza, « hood » poate fi substantiv, insemnind « gluga, capison, boneta, capota, invelitoare » ori verb, insemnind « a ascunde, a tainui, a face un cos de camin pentru ». Cum s-ar putea deci traduce “parenthood” ? “Invelitoare copiilor », « invelisul parintilor ». Ghicim desigur sensul ascuns de « aparatoare », parintii nefiind altceva decit o aparatoare, un invelis copiilor. Si in cuvintul « invelis » se strecoara sensul de caldura, protectie, siguranta. Toate aceste sensuri intr-un substantiv compus, un extraordinar exemplu de concizie a limbii engleze.

Nu stiu daca Ron Howard, regizorul filmului « Parenthood » (USA, 1989) a avut in minte toate aceste sensuri cuprinse intr-un singur cuvint cind a facut filmul. Subiectul poate fi rezumat foarte simplu astfel : relatia parinti-copii. Gil (Steve Martin) si Karen (Mary Steenburgen) au un fiu diferit de ceilalti. E mai sensibil, plinge din orice, e nesigur pe el, fragil psihic, face crize, la scoala e greu, chiar foarte greu. Parintilor li se sugereaza cu discretie ca poate ar fi mai bine pentru baiat daca ar fi intr-o scoala speciala, pe masura nevoilor lui. Baiatul e vazut de o psihiatra, Helen (Diane Wiest), care, la rindul ei, are doi copii: un baiat la inceputul adolescentei, rebel, care refuza cu inversunare protectia mamei si o fiica, liceeana, care se marita cu un pusti doar ca sa se opuna mamei sale ( divortata si feminista).Desigur, mai sint si Nathan (Rick Moranis) si Susan (Harley Jane Kozak), care, vai, asteapta atit de mult, mult prea mult de la copiii lor. La cealalta extrema e Larry (Tom Hulce) caruia putin ii pasa de ce se intimpla in viata copilului sau.

Parinti si parinti…Copii si copii… « Cine a mai vazut baba frumoasa si copil cuminte », spunea bunica. Cum nu s-au vazut nici parinti care sa nu greseasca, as adauga eu, si atunci zicala ar fi completa. Si onesta.

Fiecare parinte portretizat in acest film e diferit, si fiecare, in felul lui, greseste. Unii cu cele mai bune intentii din lume, altii pentru ca nu mai stiu cum si ce sa faca, altii pentru ca nu se simt, pur si simplu, in stare. Nu se simt la inaltime, niciodata la inaltime. Dimpotriva, se simt depasiti, mereu depasiti de ceea ce se intimpla in viata copiilor lor, pe care, ii iubesc, desigur, atit, atit de mult… Cind insa sa le mai spui ca ii iubesti, cu atitea pe cap, cind sa mai gasesti timp sa uiti de griji si doar sa-i stringi tare in brate, asa, sa-i lipesti de sufletul tau, sa ii simti linga tine, inca mici, inca inocenti, inca ai tai…

Un singur lucru, insa, pare a fi numitor comun vietii de parinte. La un moment dat, Gil, personajul interpretat de Steve Martin, ii spune sotiei sale: « Stii, cind copilul tau se naste, e inca perfect. Inca nu ai facut nici o greseala… »

Aceasta imi pare a fi esenta “parenthood-ului”, oricare i-ar fi sensul si traducerea romaneasca: orice parinte din lumea aceasta ar da orice doar pentru a mai avea o sansa: aceea de nu fi facut, INCA, nici o greseala.

Closer

Am revazut « Closer »…E atit de complicata istoria celor patru, si nu exista nici un cistigator in povestea asta. Fiecare pierde ceva, fie ca e vorba de inocenta, de iluzii, de ideal ori pur si simplu de ce …a fost.

Ramine, sfisietor, regretul. Regretul de a nu fi avut curajul de a merge pina la capat. Regretul de a nu fi recunoscut iubirea cit inca mai era acolo. Regretul de a nu fi spus adevarul. Regretul de a fi spus adevarul.

Si iubirea, in toate astea? Ea ramine, undeva, tinuta la adapost intr-un ungher bine ascuns al sufletului, de unde e scoasa dupa ce lampa de pe noptiera e stinsa si, in intunericul protector, ochii pot, in sfirsit, contempla ceea ce n-a fost sa fie…

« Closer » (2004). Regia Mike Nichols, cu Julia Roberts, Jude Law, Natalie Portman, Clive Owen

Soundtrack: Damien Rice “The Blower’s Daughter”

Homo homini lupus est II

Ce s-ar intimpla daca, dintr-o data, omenirea ar fi lovita de o epidemie stranie si toti am deveni orbi?

Iata foarte pe scurt subiectul filmului “Blindness” (2008, regia Fernando Meirelles, dupa o nuvela de Jose Saramago). Cu alte cuvinte, cit trebuie ca umanitatea din noi sa dispara si animalul din fiecare sa iasa la suprafata ? Cite zile de foame ? Doua, trei, zece ? Cit de jos putem cadea, noi, oamenii, daca am fi redusi doar la lupta pentru supravietuire, pentru satisfacerea nevoilor noastre primare ? Raspunsul filmului ingrozeste si readuce in prim plan ideea ca singurul predator natural al omului este …omul insusi. Compasiunea dispare in fata nevoii de supravieturi, ori celei de cistig, caci oportunistii apar chiar si (sau mai ales) in astfel de situatii limita. Un singur personaj este crutzat, caci e nevoie mereu de un martor, de cineva care sa poata vedea oroarea. Si chiar daca e imaginara, lumea de pe ecran nu e alta decit lumea noastra, cea pe care nu o vedem, caci e mai comod asa.

Desi ideea pe care o propune este superba, filmul este oarecum ratat la capitolul realizare: prea tehnic, prea evident, prea lipsit de subtilitate. Unele scene sint insa sclipitoare : absurdul situatiei in care un clan cere celuilalt bijuterii in schimbul mincarii (la ce bun bijuteriile , cine ce ar mai fi putut face cu ele, nimeni de altfel nemaiputind sa le admire) ori scena finala in care citiva realizeaza cit de putin trebuie, de fapt, ca sa fie fericiti : un pic de apa, un pic de mincare, si citeva persoane cu care sa imparti putinul pe care il ai.

Un alt film care ne spune ca "Homo homini lupus est". Ori care ne striga…

Homo homini lupus est…

…spune un vechi dicton latin, de care mi-am amintit (re)vazind in ultima vreme trei filme. E vorba de batrinul, dar oh, cit de actualul “All about Eve” (Totul despre Eva”) (1950), in regia lui Joseph Manciewicz, cu Bette Davis si Anne Baxter in rolurile principale. Subiectul, pentru cei ce nu cunosc filmul, trateaza eterna tema a parvenirii: o tinara doritoare sa devina actrita, uzind de toate mijloacele, reuseste in cele din urma sa-si atinga scopul. Transformarea personajului este extrem de bine dozata de Anne Baxter, care face un rol exceptional, de la fata timida care asteapta infrigurata la iesirea teatrului sa-si poata zari idolul pina la femeia rapace, fara scrupule, care este gata sa utilizeze orice mijloc pentru a-si atinge scopul.

http://en.wikipedia.org/wiki/All_About_Eve

Tema tinerei care incearca sa ia locul actritei talentate dar care incepe sa fie amenintata de trecerea anilor este reluata cu brio in “Being Julia” (2004). De asta data tema razbunarii se adauga temei parvenirii. Ca si in "All about Eve", personajul jucat de Annette Benning (superba !) se afla in pericol de a fi inlaturata de o actrita mai tinara. De data aceasta insa, actrita cu experienta reuseste sa zadarniceasca planurile tinerei. Razbunarea ei este cu atit mai savuroasa cu cit este fara mila si se produce pe scena, sub ochii spectatotilor care, in ciuda faptului ca nu realizeaza ce se petrece cu adevarat, sint plini de admiratie in fata vivacitatii divei.

http://en.wikipedia.org/wiki/Being_Julia

Nu insa intotdeauna cei amenintati reusesc sa se sustraga planurilor diabolice tesute cu atit de multa grija (as spune chiar cu cita finetze!)de cei doritori sa ajunga sus, cit mai sus…

Parasind lumea artistica, stiuta ca fiind o lume fara mila, unde « homo homini lupus est » e poate mai adevarat ca niciunde, iata o alta lume unde dorinta de a obtine ceva, de a urca in ierarhie ii face pe unii gata sa faca imposibilul : lumea noastra. In « Le couperet » (regia Costa Gavras, 2005), este vorba de Bruno Davert , cadru superieur intr-o fabrica de hirtie. Raminind somer, el este gata sa faca totul pentru a reobtine postul, chiar daca acest « totul » inseamna sa-i elimine (la popriu) pe ceilalti candidati. In final, obtine postul atit de mult dorit, trecind, literalmente, peste cadavre. In timp ce ia masa, fericit, cu noii sai colegi, la bar apare o tinara care il observa. Calma. Determinata. Fara scrupule. Cea care va urma…La suivante. Un film exceptional, savuros, dur in acelasi timp, care ne arata cu o luciditate cruda cinismul lumii in care traim.

http://en.wikipedia.org/wiki/Le_Couperet

Scena finala din filmul lui Costa Gavras este geamana cu cea din « All about Eve », in care Eve, in sfirsit in culmea gloriei, asa cum isi dorise cu ardoare, revine in camera de hotel, unde gaseste o tinara asteptind-o, o tinara, copia ei fidele, a ei, Eve de acum citeva luni, timida, serviabila, gata de orice pentru a multumi. Si pentru a parveni. Determinata. Fara scrupule. La suivante…

Cele trei filme de care am vorbit apartin unor epoci diferite, insa toate au la baza aceeasi idee: « Homo homini lupus est » si nu este aproape nimic de facut in privinta asta.

Gloria este trecatoare, exista mereu cineva care asteapta sa ia locul altcuiva. Istoria se repeta, iarasi si iarasi, si nimeni nu pare a trage invatatura. Trei filme de vazut, poate nu toate trei in aceeasi seara. Caci dezamagirea, dezgustul, amarul, trebuie dozate cu grija. Altfel, cum am mai putea continua sa traim in aceasta, oh, cit de cinica, cit de cruda lume…a noastra?…

Silent song

"Ces morts qui se lèvent cherchent quelque chose. C’est une rencontre entre le présent et le passé. Il n’y a plus de différence entre les morts et les vivants. Ils représentent le souvenir, l’impossibilité de changer l’histoire. Ceux qui essayent échouent. L’histoire, le temps, nous rattraperont, et l’effort pour l’oublier, pour cacher cela, peut être traumatisant"

Roy Andersson, cineast suedez

Pot sa spun ca primele scene din film m-au lasat perplexa. Dadusem din intimplare peste el, cautind aiurea prin posturi. ‘Ce-i asta?’ ne-am spus amindoi intrigati si curiosi…ei,  uite, gasesti filme ‘altfel’ chiar si pe posturile TV (unele!). Curiozitatea a crescut, insa repede sentimentului bizar ce ne locuia i-a luat locul incintarea: scurta noastra experienta de cinefili ne spunea ca tocmai descopeream un film tulburator, comparabil cu cele ale lui Tarkovsky sau Bergman, si cu el, un cineast de geniu, Roy Andersson.

"Ma préoccupation était de montrer l’homme sous son vrai jour, avec sa vulnérabilité et sa profondeur. Et parfois, l’homme est ridicule lorsqu’il veut cacher ses faiblesses. Il pense qu’on ne peut pas voir qu’il est vulnérable. Mais il l’est!", spune cineastul intr-un interviu.

Apocaliptic, de un cinism crud, populat de morti-vii si de vii-morti, presarat de scene uneori sinistre alteori grotesti, filmului nu-i lipsesc scenele in care poezia atinge sublimul. Una din rarele de acest fel, fara doar si poate, insa tocmai prin aceasta cu atit mai puternica, este cea a corului din metrou.

“Cand mortii ne stau in fatza si ne urla :
Ati trecut !
Doar ingerii mai canta…”

(Mihai Sava ‘Cintecul celuilalt etaj’)

Iata Miracolul in care am incetat de mult a crede.

Scena din Sångar från andra våningen (Chansons du deuxième étage; Songs from the second floor)