Il y a longtemps que je t’aime, jamais je ne t’oublierai

Je n’ai rien écrit sur le blog depuis janvier. Plus précisément, depuis presque un an. Si j’y pense, j’écris à peine un texte ou deux. Depuis Facebook, j’ai abandonné le blog, il y a personne qui prend le temps de lire un texte plus long que 10 lignes, dis-je. Malgré tout, en le publiant sur le blog, j’ai l’impression de mettre un morceau de papier dans une bouteille et de la mettre à la mer. Il est peu probable que quelqu’un la trouve et il est presque impossible que quelqu’un essaye de déchiffrer ce qui est écrit sur le petit bout de papier. Au fond, il ne suffit pas de trouver la bouteille, il faut se donner la peine de faire sortir le papier, de le déchiffrer, se demander qui l’a mis là, dans quel but, pour qui… Que je suis prétentieuse, n’est-ce pas ? Surtout que je n’ai pas grande chose à dire.
Bien sûr, je peux toujours publier sur Facebook. Toutefois, le blog reste un espace plus intime, même si aussi accessible que FB. Mais quand je publie quelque chose sur le blog, j’ai envie de le faire soigneusement puisque mon texte sera, à son tour, lu avec plus d’attention, avec moins d’impatience.
Je suis très nostalgique quand je retourne sur le blog, même si cela m’arrive maintenant rarement, très rarement, comme je l’ai dit. Il fut un temps où des discussions étaient possibles dans cet espace virtuel, de vraies conversations, où le contact humain existait encore et où la joie de “parler” avec l’autre signifiait beaucoup. Je ressens la cruauté de ce FB, je me sens volée, trompée, effacée. Et cela me fâche. Je ne comprends peut-être pas ce que sont les réseaux sociaux, mais une chose est sûre: s’ils se voulaient un espace pour la communication, la mission est absolument ratée. La chirurgie a réussi, le patient est mort.
Naturellement, rien ne m’empêche d’écrire, comme avant, sur mon blog. Je suis très consciente du fait que rien de ce que j’écris n’est assez significatif pour que je prétende que les gens m’accordent des minutes précieuses de leur temps. Ce n’est pas à propos de ça. Ceci n’est pas une lamentation narcissique, mais une toute autre chose : peu importe les bêtises que j’écrivais sur le blog, ce qui comptait, c’était l’exercice lui-même. Ce qui était important c’était de s’arrêter, avec l’objectif bien défini de réfléchir (ou du moins d’en essayer). Une question était posée, une réponse apparaissait. Ou au moins une tentative de réponse, une légère pensée. Quelque chose tournait. C’est la raison de mes lamentations: la nostalgie du contact humain, le manque de communication authentique. La tristesse de l’effondrement final de ce qui pourrait (encore) être un monde. Et la peur qu’il n’y ait aucun moyen de revenir.
« Il y a longtemps que je t’aime, jamais ne t’oublierai … »
J’aime cette chanson française traditionnelle qui est souvent chantée par des enfants. Elle tourne dans ma tête pendant que j’écris. On y parle d’une amitié perdue. Ou d’un monde. Il peut s’agir de solitude. Ou de nostalgie.

PS. Au moment de la publication de ce texte sur mon blog, je découvre un message d’un ancien collègue du lycée avec qui je n’ai pas communiqué depuis des années et qui m’écrit ce qui suit:
« Je regarde toujours ton blog et je vois que vous avez été paresseux récemment. Ce que vous avez écrit jusqu’à présent est très beau et il est dommage que vous écriviez si rarement. Nous attendons de nouvelles pensées! J’ai beaucoup aimé “De la médiocrité et du génie”. Cordialement »

Oh comme les voies du Seigneur sont mystérieuses! … Cela m’a fait me sentir … comme un grand poète roumain disait… « incroyablement heureuse “. Parce que… “Eh bien, les chevaux ne meurent quand les chiens le veulent. Et sinon … ”

Merci de tout cœur, cher ami! Ce texte vous est dédicacé !

Il y a longtemps que je t’aime, jamais je ne t’oublierai…

Nu am mai scris nimic pe blog din ianuarie . Adica de aproape un an. Daca ma uit bine, scriu cu greu un text ori doua pe an. De cind cu FB, am abandonat blogul, ca doar cine mai sta sa citeasca texte mai lungi de 10 rinduri, imi zic. Cind public un text pe blog am impresia ca pun o scrisoare intr-o sticla si o las in voia valurilor. E foarte putin probabil sa o gaseasca cineva si aproape imposibil sa mai citeasca cineva ce e scris pe bucata aia de hirtie. Ca nu e suficient doar sa gasesti sticla, trebuie sa te chinui un pic sa scoti ce e inauntru, sa o descifrezi, sa te intrebi cine a pus-o acolo, cu ce scop, pentru cine…pretentios gindul meu nu-i asa? Mai ales cind nu ai prea multe a zice. Da, este.
Desigur, se poate publica si pe Facebook. Doar ca blog-ul ramine un spatiu oarecum intim, chiar daca la fel de accesibil ca si FB. Cind public totusi ceva pe blog am impresia ca o fac cu mai multa grija, si ca textul meu va fi, la rindu-i, citit cu mai multa atentie, cu mai putina graba.
Devin foarte nostalgica cind mi se mai intimpla (rar acum, foarte rar, cum am spus) sa mai intru pe acest blog. Era o vreme cind mai erau posibile discutii in acest spatiu virtual, adevarate discutii, cind contactul uman exista inca si bucuria de a « vorbi » cu celalalt era intreaga. Ma simt schilodita de acest FB, furata, inselata. Ma infurie maniera aceasta de a « fi » si de a « nu fi », in acelasi timp. Poate ca nu inteleg eu la ce servesc retelele sociale, dar un lucru e sigur : daca se vor un spatiu de comunicare, misiunea e absolut ratata. Operatia a reusit, pacientul e mort.
Desigur, nimic nu ma impiedica sa scriu, ca si inainte, pe blog. Sint foarte constienta ca nimic din ce scriu nu e atit de semnificativ incit sa am pretentia ca oamenii trebuie sa imi acorde mie minute din timpul lor. Nu e vorba de asta. Nu e vorba deloc de o lamentatie narcisista. E vorba de altceva : indiferent ce prostioare mai scriam eu pe blog, ceea ce conta era exercitiul in sine. Oprirea in timp, cu scopul bine definit de a gindi (ori macar de a incerca o farima de gindire). O intrebare era pusa, un raspuns aparea. O incercare, un raspuns, un gind. Ceva se infiripa. Aceasta este ratiunea lamentarii mele : nostalgia contactului uman, lipsa comunicarii autentice. Tristetea despartirii definitive de ceea ce ar putea fi (inca) o lume. Teama ca nu mai exista cale de intoarcere.
Il y a longtemps que je t’aime, jamais je ne t’oublierai…
E un cintecel traditional francez cintat in general de copii. Imi suna in minte in timp ce scriu. E despre o prietenie pierduta. Poate fi despre o lume. Poate fi despre singuratate. Ori despre nostalgie. Ori…Cam atit.

PS. In momentul publicarii gasesc un mesaj din partea unui fost coleg de liceu cu care nu am comunicat de ani de zile si care imi scrie urmatoarele:
Mereu ma uit pe blogul tau si vad ca v-ati lenevit in ultima vreme. Ceea ce ati scris pana acum e foarte frumos si e pacat ca ne scrieti atat de rar. Asteptam ganduri noi!. Mie mi-a placut foarte mult ” Despre mediocritate si geniu” . Salutari!

Misterioase sint caile Domnului!…Intimplarea asta m-a lasat asa…vorba lui Nichita… “nemaipomenit de bucuroasa”. 🙂 “Pai nu mor caii cind vor ciinii. Si de altfel…”

Multumesc din suflet L.A.! Textul acesta e pentru tine! Cu drag,