Ginduri moarte de frig

Credeam, naivii de noi, ca vom scapa, dar n-a fost sa fie. Acum o saptamina, subiectul prezent pe buzele tuturor era « la douceur de l’hiver cette année »…
Quelle innocence, mon Dieu, d’y croire! Il faut se méfier de l’hiver, du Québec, du froid, comme on se méfie des loups et des renards. Comme on devrait se méfier souvent des gens. Comme on devrait aussi se méfier parfois de nous-mêmes.

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Frigul extrem ce a dat peste noi de citeva zile da o culoare metalica zapezii, care pare, daca asta e posibil, si mai alba, si mai rece. Ca si cum Craiasa Zapezilor din povestea lui Andersen ar fi atins cu sufletu-i de gheata totul. Ca si cum nimic nu ne mai poate salva de albul acesta impersonal, devastator.

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…Frig in oase, frig in suflete.

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Rationalul nu poate intotdeauna raspunde intrebarilor. Cum ar mai putea creierul tau obosit de argumentele altora sa mai stie, sa mai distinga binele de rau? Si atunci, ce ramine de facut? …

…Roaga-te, pelerinule, poate vei gasi raspunsul in inima.

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L’hiver, nous irons dans un petit wagon rose
Avec des coussins bleus.
Nous serons bien. Un nid de baisers fous repose
Dans chaque coin moelleux.

Tu fermeras l’oeil, pour ne point voir, par la glace,
Grimacer les ombres des soirs,
Ces monstruosités hargneuses, populace
De démons noirs et de loups noirs.

Puis tu te sentiras la joue égratignée…
Un petit baiser, comme une folle araignée,
Te courra par le cou…

Et tu me diras : “Cherche !”, en inclinant la tête,
– Et nous prendrons du temps à trouver cette bête
– Qui voyage beaucoup…

Arthur Rimbaud “Rêvé pour l’hiver”

Poezie

Sensation

Par les soirs bleus d’été, j’irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l’herbe menue :
Rêveur, j’en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.

Je ne parlerai pas, je ne penserai rien,
Mais l’amour infini me montera dans l’âme ;
Et j’irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, heureux- comme avec une femme.

Arthur RIMBAUD